Ce qui est sympa, quand on marche dans la brousse, c'est la transition entre le vacarme du 4x4 et celui de la brousse. Cette transition prend la forme d'un silence qui n'en est pas un. Comme si nos oreilles se purgeaient d'un surplus de bruits mécanique pour lentement faire de la place aux bruits de la forêt. Immobile, les poumons se remplissant de l'air chargé d'odeurs de la brousse, on entend en premier lieu ses propres bruits. Ensuite, graduellement, les craquements des arbres, le bruissement des feuillages et les cris des animaux. En restant bien calme, on fini par entendre au loin le son de la cascade que l'on est venu voir. Un bruit sourd fait son apparition. Un bruit de pas. Ample, large, profond. C'est un éléphant qui passe a proximité. Un autre bruit, plus faible, comme un grattement. Un petit singe juste au dessus de ma tête. Il me regarde les yeux rond. Tout doucement je prend conscience de la multitude d'êtres qui se promènent autour de moi.
Il est temps de bouger, doucement, tranquillement. Une chose que je ne pourrais vous décrire, ce sont les odeurs. Certaines odeurs sont tout simplement tellement sublimes qu'on aurais envie de pouvoir les capturer pour les emporter, comme on le fait avec les appareils photos ou les magnétophones. D'autres odeurs nous donneraient plutôt envie de n'avoir pas de nez...
Un pas, un regard. Un insecte ici, un autre là. Une branche fleurie, un morceau de bois mort, de petits ossements. Doucement le bruit de la cascade s'amplifie. Finalement, on l'aperçoit. Le coin est magnifique. Seul petit bémol, un piège à été posé que je m'empresse de détruire. Quelques photos, le temps de parcourir l'endroit, et il faut déjà songer au retour. En brousse il est important d'être humble. Ne jamais préjuger de ses forces. Ici, la nature a vite fais de remettre les pendules a l'heure. Une heure de trop et c'est dans la nuit qu'il faut rentrer. Le retour est bien plus rapide que l'aller, et son agrément est moins grand car l'envie de rester taraude le coeur. Mais la raison prime. La nuit, la brousse appartient totalement a ses habitants et l'humain y est en danger.
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